Groupe Florian
L'usine de cogénération biomasse permettrait d'utiliser le bois coupé de moindre qualité. Il y aurait donc une valorisation de toutes les ressources et pas de pertes, grâce à ce qui est considéré comme une "énergie propre".
Touche Pas à Ma Forêt
L'énergie biomasse ne serait pas une énergie décarbonée et "neutre". Le fait de brûler du bois fait s'échapper l'ensemble du carbone contenu dans le tronc, qui avait été absorbé tout au long de la vie de l'arbre.
Dès lors, brûler un arbre vieux de cent ans entraîne la libération de tout le carbone qu'il a stocké, et il faudra donc cent années supplémentaires pour qu'un autre arbre puisse absorber la quantité de carbone alors émise.
Groupe Florian
Alors que la production actuelle dans la région est majoritairement destinée au bois de chauffe, le groupe italien entend dédier son exploitation au bois d'oeuvre, considéré comme le degré de valorisation de la ressource le plus élevé.
Le tissu local du bois produit du bois de chauffe et non du bois d'oeuvre. La production du bois d'oeuvre n'entraînerait donc pas de déstabilisation du tissu local.
Ce projet permettrait la valorisation d'une filière hêtre très peu développée dans les forêts pyrénéennes, qui sont surtout orientées vers le chêne.
Enfin, le groupe Florian souhaite valoriser les forêts pyrénéennes à l'international en exportant le bois qui en est issu.
État français,
Région Occitanie
& Groupe Florian
Ce projet s'inscrit dans la stratégie politique nationale d'exploitation forestière, qui consiste à se servir du bois comme ressource en tant que telle. La ressource en bois exploitée peut servir à différents usages (bois de chauffe, bois d'oeuvre, ...). En ce sens, valoriser les forêts revient à les exploiter au mieux en se portant garant.e de l'optimisation de la ressource comme d'un stock disponible.
Collectifs opposés au projet
Pour les opposant.e.s au projet, la valorisation des forêts suppose une préservation de ces espaces de biodiversité (vus comme ayant une valeur intrinsèque). La fonction de puits de carbone et de production d'oxygène est également mise en avant. L'exploitation vient en troisième lieu et requiert une pratique encadrée, de moindre ampleur que celle portée par le groupe Florian.
Adopter une approche intégrative de la gestion forestière permet d'allier protection des forêts et de leur biodiversité et exploitation de la ressource en bois. Trouver un juste milieu entre ces objectifs complémentaires est la solution pour tirer profit d'une ressource dont nous avons besoin, tout en préservant notre environnement.
Groupe Florian &
Région Occitanie
Les forêts de hêtres pyrénéennes ne sont pas exploitées : il s'agit donc d'un réservoir très important pouvant faire l'objet d'une exploitation de manière viable.
Touche Pas à Ma Forêt &
Office National des Forêts
Les ressources en hêtres directement disponibles ne représentent que 45 % de ce que demande l'industriel italien.
SOS Forêt Pyrénées
"Pour fournir les 50 000 m3 de grumes demandés par le groupe Florian, il faudrait couper en forêt un total de 400 000 à 540 000 m3 / an d'arbres toutes qualités confondues, ce qui représente 10 000 grumiers supplémentaires sur les routes de nombreuses communes.
Il s'agirait alors de récolter plus du triple de ce qui est pratiqué actuellement ! Alors qu'il y a déjà un manque de très gros bois et de gros bois morts en forêt, ce serait une véritable mise à mal du patrimoine forestier actuel.
L'essentiel de ce bois est attendu des forêts publiques et très majoritairement des forêts communales. Dans les forêts publiques, le volume total de hêtres mis en vente ces dernières années est de l'ordre de 150 000 m3 total / an dont 70 - 75 % en forêt communale et 25 - 30 % en forêt domaniale." - Extrait du dossier argumentaire et analyse du projet Florian (octobre 2020)
De plus, pour pouvoir espérer sortir les volumes souhaités par le groupe Florian, il faudrait créer de nouvelles pistes et routes forestières, multiplier les exploitations par câble, faire des travaux sur les routes publiques, non prévues pour un tel afflux de poids lourds, réaliser 100 % des coupes programmées en forêts communales, etc. Cela nécessiterait beaucoup de temps et d'argent public (subventions).
Témoignage d'un travailleur
à l'ONF (CGT Forêt)
"En Franche-Comté, les forêts de hêtres, de mon temps, "crachaient" en moyenne 8 m3 / ha / an. 80 % de 8 m3 / ha / an, ça donne un prélèvement moyen global de 6,4 m3 / ha / an, dont environ 4,3 m3 / an de hêtres. Donc, pour arriver à un prélèvement global de 385 000 m3 de hêtres / an, il convient de tenir à disposition de cette scierie environ 90 000 hectares de forêts exploitables, soit, à mon avis, entre 1/4 et 1/3 de la surface des hêtraies de la Région Occitanie + Pyrénées Atlantiques + Lot-et-Garonne, ce qui est énorme. Bien sûr, ce serait faisable, mais ça placerait la scierie de Lannemezan, et donc ses principaux actionnaires, en situation de monopole."
Citation extraite du communiqué du secrétaire régional CGT Forêt Midi Pyrénées